• Welcome to the jungle

    Partis vers 4h du soir de “La Cumbre” (le sommet) dans la brume glaciale, on s’oriente comme on peut dans tous ces chemins qui zigzaguent dans ce décor lunaire. Tout est sans vie, a perte de vue : des collines de caillous noirs, un petit lac... Il faut dire qu’on est a 4600m. Une heure de marche pour atteindre le col, qui se situe... accrochez vous bien : a 4850m ! Nous arrivons plus haut que le Mont Blanc ! Mais bien plus tranquile, bien sur, on a juste mis tous nos vêtements chauds, gants, bonnets du Sajama... Et on ne s’arrete pas trop longemps pour la photo !

    Welcome to the jungle

    Déchargement des sacs au milieu de... no where !

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    Début de la marche

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    Il fait froid !

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    Au sommet de La Cumbre : 4850m.

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    Mystique !

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    On va descendre la vallée sur ce chemin Tiwanakota, avec des ruines de bergeries Incas


    Et dans cette brume froide, nous attaquons la descente dans la vallée, sur un chemin construit par le peuple de Tiwanako : il est pavé et il y a même un muret... Il devait y avoir des échanges entre l’Altiplano et les vallées fertiles, sur un chemin pavé si large pouvaientt passer des caravanes de lamas ! Incroyable de voir un chemin pavé comme ca et de penser qu’ils n’avaient pas la roue !

    Première nuitée agitée : on avait tout juste fermé nos duvets, emballés dans nos sac a viande en soie, avec les collants en micropolaire, les T-shirt en laine, le bonnet... que se met a souffler un vent de tous les diables. Notre tente vibre et son arceau danse la gigue... Est-ce qu’on a bien enfoncé nos sardines ? La tente de Louis flape et flape fort... il préfere la démonter et attendre que la tempête passe, adossé à un muret de pierres... puis la remonter un peu plus tard. Loulou qui voulait vivre une aventure et en baver toute une nuit, comme dans son livre de bateau pirate... aura été servi !

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    Campement sans feu !

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    Bergeries de saison

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    Cent Petit Poucé sont passés...

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    Le trio sur un petit pont de bois

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    Le cable du pont peut servir à tout !


    La marche du deuxieme jour est la plus impressionnante : on change petit a petit de climat, depuis les sommets arides vers la forêt humide... Avec ces deux mois passés dans les montagnes, on doit réapprivoiser le concept de “forêt” et de “humide”... et la chaleur ! Ah quel bonheur ! Les arbres d’abords timides et chétifs, s’élancent bientôt, leurs tronc et branches recouvertes de lichens, de mousses, de toutes sortes d’épiphytes... C’est beau ! Nos pas effraient des nuées de papillons noirs qui voletent autour de nous, on entend les grillons, on est attentifs aux odeurs nouvelles d’humus bien noir, de terre mouillée chaude... une odeur presque animale.

    Notre chemin croise regulièrement des ruisseaux, qui rejoignent le torrent creusant la vallée. Les pierres deviennent alors très glissantes... gare aux chutes ! Heureusement, plus de boue que de mal ;)

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    L'entrée d'une mine... déconseillé aux claustro !

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    Prêts pour une vouvelle session de sensations fortes ?

    Non, le pont que nous avons traversé est à l'arrière plan : des rondins de bois !

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    Et ca monte...

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    Les marche sont garanties d'époque !



    Ce sentier, touristique en saison, est jalonné de petites maisons toutes les 2-3h, on l’on peut normalement se ravitailler... c’est du moins l’interprétation qu’on a faite de notre carte qui nous les indiquait... Autant partir légers, pour une fois ; nous sommes en Bolivie, on trouvera toujours à manger s’il y a des maisons ! Erreur ! Soit totalement fermées, soit elles ne vendaient rien, voire rien du tout ! Seulement a deux haltes on a pu acheter des galletas.

    On avait prévu juste deux repas de pâtes chinoises. Le deuxième soir (1er soir, pas question de cuisiner : trop haut, pas de bois ; juste du pain et du fromage) notre essai de feu etait desastreux ! Le bois collecté trop humide, au bout de 2h, 4 essais courageux de Louis, on obtient de l’eau à peine chaude, juste assez pour ramollir nos pauvres pâtes chinoises...

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    Alice au pays des merveilles

     

    Welcome to the jungle

    Il n'y a Vraiment plus rien à manger ! (vous devinez qui a pris cette image !)


    Le troisième jour a continué d’éveiller nos sens. A 10h du mat’, on sort les ponchos de pluie… qu’on ne quitera pas de la journée ! nos pieds trempés font chouic chouic dans nos chaussures “étanches”… hmmm petit massage entre les orteils à chaque pas !
    Les odeurs changent à chaque versant, les oiseaux jouent à cache cache avec nous : on entend leur cris, leur chants... mais de quelle couleur, de quelle taille sont ils ? Soudain, je vois traverser un petit colibri, aux ailes sombres avec des taches blanches. On entend le vrombissement que font ses ailes (75 battements à la seconde, parait-il). Un papillon de la taille d’une main volete au dessus de nos têtes, bleu irisé et orange. Des fleurs sauvages, partout ! Des héliconias, des lys et arums blancs, des orchidées violettes, blanches, des drôles de plantes avec des feuilles qui poussent le long de la tige, sur trois axes, des fougères arborescentes, de nombreuses fleurs inconnues... On aimerait avoir de meilleures connaissances botaniques... Xavier, viens avec nous ! On voit nos premiers bananiers au bord des maisons à côte des rosiers... râre mélange ! Le chemin rentre parfois dans l’intimité d’un creux de montagne, on est alors dans un tunnel sombre de verdure, de lianes, d’humus epais... au fond : une cascade !

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    Belle vallée

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    Créature céleste


    Le midi, un gamin garde seul  une maison-étape. Il ne peut que nous proposer un café. Nous lui demandons de l’eau chaude pour nos pâtes chinoises au "fromage" (plutot un gout de cheddar chimique, en fait)... dernière cartouche de réserves ! Il nous dit qu’à la “Casa del Japones”, à 6h de marche, il devrait y avoir à manger. C’est reparti sous la pluie... Finalement, on trouvera deux paquets de biscuits sur la route, et en arrivant de nuit au fameux campement du Japonais, tout est fermé ! Argh ! On n’a jamais eu aussi faim en rando ! Un groupe d’une quinzaine de personnes se repose et une mamita cuisine sur un beau feu... Grace à leur générosité, nous partagerons le repas de ce groupe de mineurs (filons d’or et de cuivre dans la montagne) : une soupe claire aux pâtes et patates. Comment peuvent-ils travailler autant et manger si peu ?! Ils s’organisent en coopérative et transportent une petite machine d’extraction jusqu’à l’entrée de la mine, plus haut sur le sentier. On retourne vers nos tentes, en devisant sur notre condition et nos habitudes d’occidentaux. Louis et moi machonnons quelques bouchées de poudre de son de blé, acheté à La Paz. C’est tout sec et il faut bien saliver pour en faire une petite pâte et la macher. On l’imagine gonfler dans nos estomacs et nous rassasier.

    Dernier matin, on rencontre le fameux Japonais, installé ici depuis 1960. Il nous raconte toute son histoire, parti en bateau depuis Tokyo, nous montre des cartes postales que les touristes de passage lui ont envoyées... Il y en a une de Perroz Guirec, de Cergy-Pontoise et même du village de vacances d’enfance de Louis ! On termine le sentier –à jeun- et on arrive enfin à midi, au bled ravitallé par une piste, où un ptit restau nous offre enfin une belle assiète de riz, banane vapeur, oeuf frit et tomates. Miam ! Bah, après La Paz, une petite période de jeun ne nous a pas fait de mal !

    On est desndus de 4850m à 1200m (avec des montées aussi parfois !), 70km de sentier superbe. On recommande !

    Nous arrivons donc dans ces vallées incroyables où tout pousse : orangers, bananiers, manguiers, avocatiers... Cette abondance est paradisiaque ! Des oiseaux de proie tournoient au dessus de nous, on identifie un toucan au bec jaune, et un autre oiseau avec une crête rouge. Une petite douche dans la rivière ne nous fait pas de mal... Sauf que les insectes s’en donnent a coeur joie, on se fait piquer copieusement par des moustiques, des petits moucherons noirs et des gros moucherons verts à tête orange... Aha, c’est le revers de la médaille, bienvenue en climat tropical humide !

    Welcome to the jungle

    Rio de notre douche

    Welcome to the jungle

    Un toucan !

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    L'oiseau de Coroico à crête rouge

    Welcome to the jungle

    Petit dèj...

     


    Nous restons quelques jours à Coroico et aux alentours pour camper tranquillement, aller voir les cascades et un village des yougas encore totalement peuplé d’Afro-boliviens... C’est rigolo de parler espagnol avec un africain !
    Puis dans quelques jours, nous partons en bus vers un parc : la réserve du Beni ou le Madidi, on choisira sur place en fonction des rencontres et des recommandations locales...

    Welcome to the jungle

    Vue depuis le terrain de foot de Coroico



    La prochaine connection sera surement depuis Trinidad, peut-être vers le 15 Avril, peut être avant... On espère qu’il y aura une bonne connection pour les photos !

    La, ce sera la véritable jungle ! Une pensée pour tous les pôtes qui sont aussi dans une redoutable jungle... celle de la recherche d’emploi !







  • Commentaires

    1
    flo t
    Mardi 3 Avril 2012 à 17:25

    C'est toi la recherche d'emploi! Bonne route les gens!

     

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    2
    Mamuche
    Mercredi 4 Avril 2012 à 10:53

    Flic-Floc et pas trop d'ampoule avec toute ctte humidité? Le gel moelleux de la gadoue fait protection?


    Surveillez bien l'évolution de vos piqures en tous genre... gare aux infections. Bonne aclimatation dans cet univers si dépaysant!


    Bisous à partager On pensera bien à vous quand on mangera.

    3
    tatige
    Mercredi 4 Avril 2012 à 12:04

    Vous êtes au top de la mode zen avec le jeûne! apparamment vous ne vous êtes pas entredévorés et Louis a résisté au steak Ne grignotez pas pour autant des herbes inconnues... .Les éléments savent se déchaîner à votre passage .Que les dieux boliviens  vous protègent et chassent de vos corps téméraires moustiques et sales mouches piqueuses.Gare au monde humide Que de mondes variés en peu de jours;.. Et croiser le 1er colibri de sa vie, c'est une belle émotion.  A vous le multicolore des ailes et fleurs des forêts et bon courage pour le climat. Cuidado dans la jungle, pensez au banjo ! Et à une boussole

    4
    Jeudi 5 Avril 2012 à 13:39
    Flo-gousse

    Coucou les aventuriers!

    Quand je raconte ça au gens d'ici, ils écarquillent de grands yeux! Peut-être pensent-ils que depuis le 19e siècle toute la jungle a été rasée pour en faire des champs de soja?

    ... En tout cas vous n'avez pas fini de jungler... et moi qui me trouve dépaysée avec les quelques palmiers que je vois depuis la fenêtre! hihi!

    Pleins de bisous et bon courage!

    5
    Pipiou Profil de Pipiou
    Vendredi 6 Avril 2012 à 11:27

    Yo,
    hé bin dis donc, entre l'eau tiède et celle qui tombe, les nuits agitées, 6h de marche pour trouver "fermé" et le tout avec des repas riens à digérer, faut en vouloir : vous le fîtes : bravo !! C'est sûr que redescendre a dû vous paraitre plus confortable, c'était mérité : un récit de baroudeurs qui n'ont peur de rien !
    Plein de pensées... bientôt mouvementées ;-)

    PS pendant que j'y pense : merci pour le pointillé bicolore sur la carte d'accueil, c'est top

    6
    Mamuche
    Lundi 9 Avril 2012 à 12:16

    Sac-a-dos nous fait languir, Bisous

    7
    Mamounette78
    Mardi 10 Avril 2012 à 18:33

    Bravo pour les courageux! Mais ne soyez pas trop affectueux avec les petites bêtes de toutes sortes! Je me suis laissée dire qu'elles n'étaient pas toutes bienveillantes dans la jungle! En résumé soyez prudents!!! bisous

    8
    Seb fractalux
    Samedi 14 Avril 2012 à 17:03

    sinon Nicolas Dupont-Aignan plafonne à seulement 1%, ça vous inspire quoi ?

    9
    Mamuche
    Lundi 16 Avril 2012 à 22:47

    Enlisement du blog dans les marais? Effritement de l'anthousiasme? Apatie Tsétséique? La trypanosomose englue le les véléitées bloguesques?


    Et la suite? Nous nous languissons!  hâââte de vous retrouver


    Bisous, Mamuche

    10
    simoustine
    Jeudi 26 Avril 2012 à 13:59

    Super, la galerie de photos ! Du coup, j'ai relu toute la page; 70 km intenses ! On sent votre solidarité dans les durs moments... Personne n'a mordu le sac à dos de l'autre !

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