• On a ajouté des photos dans les articles "Welcome to the Jungle" et "Beni".

     

    Cette fois ci, c'est à vous d'écrire l'article ! Avec ces images évocatrices et ces noms qui font rêver...

    De Sucre à Tarabuco, de Zudañez à Padilla...

    Monument à la gloire des habitants de Tarabuco !

     

    De Sucre à Tarabuco, de Zudañez à Padilla...

    Encore du camion! Dans la benne de sacs de ciment entre Zudañez et Padilla


    On a hate de vous lire !


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  • Article un peu spécial aujourd'hui, cela se passe dans l'Est de la Bolivie, entre la capitale économique: Santa Cruz De La Sierra et la capitale constitutionelle: Sucre.


    Je vous retranscris les pages de mon carnet de route concernant cette journée (principalement la nuit) du 19 au fond d'un bus. Pardonnez donc les détails de mes réflexions personnelles qui n'étaient -à la base pas sensées êtres diffusées-


    "19 avril 2012, Santa Cruz,

    Départ pour Sucre.

    Pic-nic sur la plaza principale, puis gare routiere pour prendre une flota (compagnies de transport terrestre) pour Sucre.

    Assaillis de rabateurs, nous les dégageons après maints efforts, et portons notre devolu sur la compagnie de cooperative, même prix, mais je trouve que le principe est nikel, et au moins ils rabattent pas!

    On embarquera finalement dans le pire tas de boue du parking de la guare routiere... et c'est parti pour 13h de souffrances sur une piste massacrée!
    Sièges défoncés, pas de chiottes, ils avaient prévus 5 arrêts pipi, finalement seulement 3 dont un forcé.
    Je m'acharne quand même à défendre la compagnie des attaques de Krust et Laure: si le matos est pourave c'est qu'ils ont pas de pognon, donc c'est bien d'aller chez eux! et pis j'ai plus de place pour les pieds que dans le dernier qui était luxueux...

    Mais sur les coups de 11h, le passage du crétin qui vérifie les tickets me range à leurs côtés: sur 12 h de trajet, il est pas foutu de contrôller au début du voyage, il aurra atendu que tout les passagers dorment pour les réveiller.. et pas aimable en plus!

    Je somnolais en essayant de retrouver le someil, quand une odeur infame me sort de ma torpeur...J'ai d'abord cru à une catastrophe venant de moi (mon rétablissement gastrique était tout récent), mais je finis pas admettre que la chose tant redoutée ne s'était pas produite.

    Cependant une possibilité que mon cerveau (pourtant malsain sur certains points) n'avait pas redouté était bel et bien arrivée :

    Krust, les traits que j'imaginais tirés dans le noir, m'annonce sans détours:

      "mec, y a un type qui vient de chier dans un sac... regarde il le jette par la fenêtre en ce moment..."

    Je distinguais une silhouette coupable, celle du "numéro 14" (inscrit sur son t-shirt) qui se débarassait de son putride bagage.

    Buscato...


    Une fois la phase de consternement passée, nous fûmes pris d'une irrépressible envie d'éclatter de rire, cela dura un petit moment avant que le chrypto-chieur ne récidive!


    C'en fût trop pour Krustov. Avoir ce sac (dont on ignorait l'intégrité physique) à seulement 50 cm de la tête, fit que mon infortuné camarade opta donc pour une retraite stratégique à mes côtés, un rang plus en avant.

    De nouveau l'incoercible envie de rire nous prit, et elle dura longtemps.
    L'apogée de notre hilarité fût atteinte à la crevaison d'un pneu à l'arrière du camion, fort heureusement changée en un temps record (25min) pour une roue non plus lisse, mais creusée aléatoirement, le métal en apparence... rassurant lorsque l'on roule de nuit sur une piste en terre avec de bons gros cailloux en sillonant des montagnes...


    À noter aussi la présence d'un bébé sur un tas de couvertures au millieu de l'allée, et il n'est bien évidement pas question pour sa bourreau de mère de le retirer du passage (bien sûr dans l'obscurité la plus complète) avant que la quasi-totalité du bus ne soit sortie (en l'esquivant miraculeusement).

    C'est fourbus, en ayant à peine fermé l'oeil de la nuit que nous débarquons à Sucre à 8h30 du matin..."


    voilou pour la poésie! et désolé... y'aura pas de photos !


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  • ... C'est l'expression consacrée qu'utilisent les habitants de santa Cruz pour se désigner eux même. Issus d'un plus fort métissage peut-être, ils sont plus clairs de peau et ne partagent pas les traditions et mode de vie des "Kollas", ceux qui vivent dans les montagnes : les Quechuas et Aymaras (par opposition aux "Cambas").

    Et le "Yuka" est l'igname, qui est beaucoup cultivé dans cette région.

    Ils seraient donc "plus des vallées que les ignames". (C'est dire s'ils ne sont pas des montagnes !)

    Nous sommes a Santa Cruz, coeur économique du pays, où on sent une ambience toute différente de celle des Andes. Hier, nous avons retrouvé Claire, une amie de l'Istom qui a fait sa vie ici, s'est mariée à un "Cruzeño" (hab. de Sta Cruz). Nous avons pris un pot ensemble, avec un autre ami à eux, à une terrasse de café dominant la place centrale, ses palmiers, frangipaniers et la cathédrale éclairée (petite parenthèse de luxe !)... Discussion intéressante sur leur faÇon de concevoir cette différence "fondamentale" entre Kollas et Cambas, ces derniers seraient plus accueillants, plus généreux... par rapport aux autres, gripsou etc. ! Nous, pour le moment on a plutot senti l'inverse, mais c'est surtout d'entende ce discour qui nous fait halluciner. On est projeté dans l'ambience "del Oriente" : une autre Bolivie, les revendications autonomistes etc.

    Mais c'était bien-sur très agréable de retrouver les amis ! Et de passer un bon moment dans notre "Residencial" et son super patio avec plein de plantes et un salon de jardin qu'on a longuement investi... c'est fou comme on peut se sentir chez soi, tout de suite ! Pour chercher nos logements dans le villes, on vise toujours dans le quartier des marchés, c'est là qu'on trouve le moins cher et parfois bien tenu quand même. Et puis dès qu'on sort, on est dans les rues les plus vivantes, toute la journée il y a ces petits stands qui vendent de nouelles gourmandises ici : des brochettes de boulettes jaunes qui sont un mélange de yuka et de fromage, des saucisses de riz avec des bananes frites, des cuñapés (pains d'amidon de yuka et de fromage), des jus d'un nouveau fruit : le "cupuassu" qui nous vient du Brésil (plus d'infos : http://www.montosogardens.com/theobroma_grandiflorum.htm).

    Ce soir, nous prenons un bus "semi cama" pour Sucre (14h de route !), la capitale constitutionnelle de la Bolivie. Un peu de fraicheur des montagnes ne nous fera pas de mal ! Après , nous irons quelques jours à Santa Rosa de Lima, où j'ai fait mon stage de 2e année (il y a... presque 4 ans !), et j'essaierai d'y retrouver le fameux Don Demetrio, mon maitre de stage ! Puis à la fin du mois on ira visiter quelques églises Jesuites de la Chiquitanie (à l'Est de Santa Cruz) avec Claire de l'Istom : des concerts de musique baroque y sont organisés !

    ... Et le 4 Mai, date historique qui fait l'objet d'un décompte quotidien pour Loulou : l'arrivée de Claire à Santa Cruz !!! C'est sa chérie (pour ceux qui ne la connaissent pas encore), on continuera donc le voyage à 4.


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  • Hola todos !


    De retour a la connection... à "Trini" (ou Trinidad, la capitale de la région du Beni), après un sacré trip ! Non pas les rando en jungle ou la descente en cargo de marchandise, du rio Alto Beni ou Mamore, comme on l'esperait... non non, on a juste pris la route... et c'est déja une sacrée aventure ! Pourtant on est en fin de saison des pluies, mais la route est en terre de Coroico a Trini, donc ca prend du temps.2h30 de "flota" (grand bus) sur une route étroite et  très sinueuse, à flanc de montagne... avec un tel engin, on retenait notre souffle à chaque virage, ne voyant que le précipice sous nos fenêtres... Heureusement, le chauffeur est bon !


    Belle halte quelques jours à Caranavi la paisible, avec une rando à la journée en laissant les sacs au "residencial" pour ne pas porter trop de poids... car il fait Chaud, Chaud, Chaud !!! Dans le patio de notre residencial, un joli perroquet, baptisé Izogzog par ses premiers mots, est tombé en amour pour Louis ! Ils ne se quitent plus, partagent leurs galletas et ... tentent de communiquer !

    louis et Izogzog

    Louis et son ami Izogzog


    La route est assez fréquentée et on décide de faire du stop camion pour continuer vers... on verra bien ! de toutes faÇons, il n'y a qu'une route ! Une Land Cruser des années 70 nous avance pendant 2h, puis un camion de transport de bois (vide) pendant 5h... 5h dans la benne du camion, Ça fatigue un peu ! Le transport n'est pas gratuit, mais d'un prix dérisoire. Les camionneurs sont habitués à prendre des passagers, puisqu'il y a peu de bus. On peut voir le paysage en se mettant sur la pointe des pieds, c'est très beau. Mais gare aux bleus si on perd l'équilibre !

    Camion de Caranavi à Inicua

    Dans le camion entre Caranavi et Inicua


    Et nous voici a Iniqua, où on reste deux jours encore. Petites balades aux alentours pour aller voir les plantations : orangers, bananiers, cacaoyers (récoltés et envoyés à la chocolaterie de Palos Blancos au bord du rio Alto Beni), manguiers... les champs de riz viennent d'être récoltés, dommage ! On voit les sacs s'entasser devant la machine "peladora de arroz". Première pluie tropicale du voyage, pendant laquelle la vie du village s'arrête, il ne se passe plus rien.


    De nouveau 4h camion jusqu'a Yucumo, puis 2h30 de mini bus jusqu'à San Borja. Ici, on change de monde. Yucumo est la première ville dans le plat pays. Les Andes sont juste derrière nous, leurs courbes dessinent des volant verts bleutés. Mais devant s'étale à perte de vue un horizon tout plat, comme on n'en avait pas vu depuis bien longtemps : ici commence l'unité écologique du bassin amazonien sur le plateau du Beni, à 350m d'altitude.

    Papillon

    Papillon de la jungle

    A San Borja, petite ville toute plate, c'est le royaume des motos, il n'y a plus de "cholitas" mais que des jeunes en short et en lunettes de soleil. On n'y boit plus l'api brulant, mais des refrescos de lima (agrume amer), de passion ou de carambole.


    La Réserve Nationale Biosphérique du Beni en est proche et nous tentons une rando de deux jours pour y entrer. Nous suivons à pieds le chemin dans sa direction. Autour de nous : des "pastos" récemment defrichés. Seuls quelques palmiers y font de l'ombre pour les belles vaches, parfois zebus. Mais quelle tristesse ! On n'a jamais marché dans un paysage aussi triste à observer. Pour la prenière fois, on Voit les fronts de déforestation, le recul des forêts amazoniennes. On Vit nos cours, les articles qu'on a lus... ca se passe devant nous. On distingue une frange verte au loin... mais où est la forêt de la réserve ? Sans ombre, on meurt de chaud.

    Une dame nous accueille dans son jardin et nous offre une citronade, à l'ombre de sa maison au toit en palme de cocotiers. Elle nous dit que "les riches" ont toutes les terres et beaucoup de bétail. Ils défrichent et vendent le bois, puis plantent du riz, du maïs ou de la canne pendant quelques annés, puis lorsque la fertilité de la terre est réduite, le terrain sert de pâturage. Ici, la terre n'est pas chère : 15.000 USD pour 50 ha, nous dit-elle.

    Il faudrait évoquer l'affaire TIPNIS, au coeur des luttes politiques, économiques (pétrole), sociales et environnementales... peut-être dans un autre article !


    En fin de journée, on atteint heureusement une forêt, mais pas LA forêt : toutes les essences précieuses ont déjà été tronconnées. Le sentier longe le rio Maniki, chocolat. Abrite-t-il des caimans ? Ses eaux remuent par endroits. On campe entre le rio et un champ d'igname, beau coucher de soleil, brouhaha d'insectes, oiseau aboyeur... ambience amazonienne (quand même !). Le lendemain, les deux travailleurs qui viennent partager un café avec nous, nous confient que les caimans sont plus bas dans le rio, par contre ici il y a des dauphins roses !

     


    Les moustiques sont partout et nous assaillent dès qu'on arrête d'avancer. Manches longues quand elles sont supportables, répulsif le soir seulement car on transpire trop en journée, il est inactif. Et puis le moustique du soir, c'est le moustique de la dengue, alors on ne tente pas le diable ! Finalement, c'est assez reposant la guerre contre les moustiques ! Ils sont bien plus gros, lents et bruyants que les moucherons piqueurs. Mais d'autres insectes inconnus ont du rentrer dans mon pantalon car le soir, je découvre des centaines de piqures sur toutes les jambes... pas trop urticantes heureusement.

    Riviere

    Le rio Maniki au soleil couchant


    Le lendemain, on suit le rio Maniki en demandant notre chemin pour rejoindre la route principale vers Trinidad. Il faut traverser ! Les familles que nous rencontrons sont des indiens Chimanes, ils ne faillissent pas à leur réputation accueillante ! Dès qu'on s'arrête pour demander notre chemin en saluant "Nya'Hoy, chatiyé !", ils nous offrent un coco chacun, on les ouvre et les boit avec délice, sous cette chaleur ! On discute un peu et ils nous demandent des médicaments. D'autres plus loin nous offrent leur chicha de banane (comme une bière de banane) et nous montrent comment ils fabriquent la chicha de "yuka" (igname).

    Beni

    Traversée en pirogue du Rio Maniki


    Ils ont leur terrain et produisent un peu de chocolat qu'ils vendent à San Borja, du riz, du manioc, des bananes... Ils produisent de tout en petite quantité et ils nous semblent vivre en autonomie... jusqu'à ce que la moto d'un homme blanc avec des lunettes noires et une grosse montre clinquante arrive et vienne demander au père de famille des travaux de défrichage. La bouteille de Ceibo (alcool à 96), un peu diluée, tourne aussi. On voit encore les dérives et les déséquilibre du "développement" de cette région (devrait-on dire du "sacage" de cette region ?) qui laisse en marge les population autochtones.

    Une rando pleine d'enseignements !

    Beni

    La jungle, ou ce qu´il en reste!

     

    Dernière aventure de la journée : la traversée du rio en pirogue ! C'est folklo, tous les trois avec nos gros sacs posés à l'avant, et le barreur, on rempli bien l'embarcation faite d'un simple tronc creusé... elle tamgue un peu, au début, mais pas de plouf !


    Le lendemain, une journée d'attente au bord de la route, pour faire du stop vers Trinidad... sans succès ! En fait, les camions s'arrêtent avant, et les transports publics sont restreints : voiture "6 places" qui partent pleines de San Borja. Bon. Retour à San Borja à pieds dans la soirée et le lendemain, on achète nos tickets, comme tout le monde, bien cher ! 130 bolivianos pour 240 km. Mais on comprend bientôt que le voyage n'est pas de tout repos : c'est selon les nuages. Départ le matin à 9h. Malchance : une belle pluie tombe vers midi, et nous passerons pas moins de 4h sur un tronÇon d'1 km... de BOUE ! des files de camions, voitures.... on sort l'unique pelle, on arrache des herbes pour les placer devant les roues, on pousse les voitures... les photos parleront d'elles même ! On arrive à la nuit à Trini, boueux, crasseux, fatigués !

    Beni

    Louis couvert de boue après avoir poussé

    Beni

    Arbre bouteille à Trinidad

     

    Ici, c'est le royaume des motos et leur ballet incessant autour de la place principale est... usant !

    e solei

    Couché de soleil à Trinidad


    Photos et cartes la prochaine fois... à Santa Cruz la connection sera forcément meilleure !


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