• Beni

    Hola todos !


    De retour a la connection... à "Trini" (ou Trinidad, la capitale de la région du Beni), après un sacré trip ! Non pas les rando en jungle ou la descente en cargo de marchandise, du rio Alto Beni ou Mamore, comme on l'esperait... non non, on a juste pris la route... et c'est déja une sacrée aventure ! Pourtant on est en fin de saison des pluies, mais la route est en terre de Coroico a Trini, donc ca prend du temps.2h30 de "flota" (grand bus) sur une route étroite et  très sinueuse, à flanc de montagne... avec un tel engin, on retenait notre souffle à chaque virage, ne voyant que le précipice sous nos fenêtres... Heureusement, le chauffeur est bon !


    Belle halte quelques jours à Caranavi la paisible, avec une rando à la journée en laissant les sacs au "residencial" pour ne pas porter trop de poids... car il fait Chaud, Chaud, Chaud !!! Dans le patio de notre residencial, un joli perroquet, baptisé Izogzog par ses premiers mots, est tombé en amour pour Louis ! Ils ne se quitent plus, partagent leurs galletas et ... tentent de communiquer !

    louis et Izogzog

    Louis et son ami Izogzog


    La route est assez fréquentée et on décide de faire du stop camion pour continuer vers... on verra bien ! de toutes faÇons, il n'y a qu'une route ! Une Land Cruser des années 70 nous avance pendant 2h, puis un camion de transport de bois (vide) pendant 5h... 5h dans la benne du camion, Ça fatigue un peu ! Le transport n'est pas gratuit, mais d'un prix dérisoire. Les camionneurs sont habitués à prendre des passagers, puisqu'il y a peu de bus. On peut voir le paysage en se mettant sur la pointe des pieds, c'est très beau. Mais gare aux bleus si on perd l'équilibre !

    Camion de Caranavi à Inicua

    Dans le camion entre Caranavi et Inicua


    Et nous voici a Iniqua, où on reste deux jours encore. Petites balades aux alentours pour aller voir les plantations : orangers, bananiers, cacaoyers (récoltés et envoyés à la chocolaterie de Palos Blancos au bord du rio Alto Beni), manguiers... les champs de riz viennent d'être récoltés, dommage ! On voit les sacs s'entasser devant la machine "peladora de arroz". Première pluie tropicale du voyage, pendant laquelle la vie du village s'arrête, il ne se passe plus rien.


    De nouveau 4h camion jusqu'a Yucumo, puis 2h30 de mini bus jusqu'à San Borja. Ici, on change de monde. Yucumo est la première ville dans le plat pays. Les Andes sont juste derrière nous, leurs courbes dessinent des volant verts bleutés. Mais devant s'étale à perte de vue un horizon tout plat, comme on n'en avait pas vu depuis bien longtemps : ici commence l'unité écologique du bassin amazonien sur le plateau du Beni, à 350m d'altitude.

    Papillon

    Papillon de la jungle

    A San Borja, petite ville toute plate, c'est le royaume des motos, il n'y a plus de "cholitas" mais que des jeunes en short et en lunettes de soleil. On n'y boit plus l'api brulant, mais des refrescos de lima (agrume amer), de passion ou de carambole.


    La Réserve Nationale Biosphérique du Beni en est proche et nous tentons une rando de deux jours pour y entrer. Nous suivons à pieds le chemin dans sa direction. Autour de nous : des "pastos" récemment defrichés. Seuls quelques palmiers y font de l'ombre pour les belles vaches, parfois zebus. Mais quelle tristesse ! On n'a jamais marché dans un paysage aussi triste à observer. Pour la prenière fois, on Voit les fronts de déforestation, le recul des forêts amazoniennes. On Vit nos cours, les articles qu'on a lus... ca se passe devant nous. On distingue une frange verte au loin... mais où est la forêt de la réserve ? Sans ombre, on meurt de chaud.

    Une dame nous accueille dans son jardin et nous offre une citronade, à l'ombre de sa maison au toit en palme de cocotiers. Elle nous dit que "les riches" ont toutes les terres et beaucoup de bétail. Ils défrichent et vendent le bois, puis plantent du riz, du maïs ou de la canne pendant quelques annés, puis lorsque la fertilité de la terre est réduite, le terrain sert de pâturage. Ici, la terre n'est pas chère : 15.000 USD pour 50 ha, nous dit-elle.

    Il faudrait évoquer l'affaire TIPNIS, au coeur des luttes politiques, économiques (pétrole), sociales et environnementales... peut-être dans un autre article !


    En fin de journée, on atteint heureusement une forêt, mais pas LA forêt : toutes les essences précieuses ont déjà été tronconnées. Le sentier longe le rio Maniki, chocolat. Abrite-t-il des caimans ? Ses eaux remuent par endroits. On campe entre le rio et un champ d'igname, beau coucher de soleil, brouhaha d'insectes, oiseau aboyeur... ambience amazonienne (quand même !). Le lendemain, les deux travailleurs qui viennent partager un café avec nous, nous confient que les caimans sont plus bas dans le rio, par contre ici il y a des dauphins roses !

     


    Les moustiques sont partout et nous assaillent dès qu'on arrête d'avancer. Manches longues quand elles sont supportables, répulsif le soir seulement car on transpire trop en journée, il est inactif. Et puis le moustique du soir, c'est le moustique de la dengue, alors on ne tente pas le diable ! Finalement, c'est assez reposant la guerre contre les moustiques ! Ils sont bien plus gros, lents et bruyants que les moucherons piqueurs. Mais d'autres insectes inconnus ont du rentrer dans mon pantalon car le soir, je découvre des centaines de piqures sur toutes les jambes... pas trop urticantes heureusement.

    Riviere

    Le rio Maniki au soleil couchant


    Le lendemain, on suit le rio Maniki en demandant notre chemin pour rejoindre la route principale vers Trinidad. Il faut traverser ! Les familles que nous rencontrons sont des indiens Chimanes, ils ne faillissent pas à leur réputation accueillante ! Dès qu'on s'arrête pour demander notre chemin en saluant "Nya'Hoy, chatiyé !", ils nous offrent un coco chacun, on les ouvre et les boit avec délice, sous cette chaleur ! On discute un peu et ils nous demandent des médicaments. D'autres plus loin nous offrent leur chicha de banane (comme une bière de banane) et nous montrent comment ils fabriquent la chicha de "yuka" (igname).

    Beni

    Traversée en pirogue du Rio Maniki


    Ils ont leur terrain et produisent un peu de chocolat qu'ils vendent à San Borja, du riz, du manioc, des bananes... Ils produisent de tout en petite quantité et ils nous semblent vivre en autonomie... jusqu'à ce que la moto d'un homme blanc avec des lunettes noires et une grosse montre clinquante arrive et vienne demander au père de famille des travaux de défrichage. La bouteille de Ceibo (alcool à 96), un peu diluée, tourne aussi. On voit encore les dérives et les déséquilibre du "développement" de cette région (devrait-on dire du "sacage" de cette region ?) qui laisse en marge les population autochtones.

    Une rando pleine d'enseignements !

    Beni

    La jungle, ou ce qu´il en reste!

     

    Dernière aventure de la journée : la traversée du rio en pirogue ! C'est folklo, tous les trois avec nos gros sacs posés à l'avant, et le barreur, on rempli bien l'embarcation faite d'un simple tronc creusé... elle tamgue un peu, au début, mais pas de plouf !


    Le lendemain, une journée d'attente au bord de la route, pour faire du stop vers Trinidad... sans succès ! En fait, les camions s'arrêtent avant, et les transports publics sont restreints : voiture "6 places" qui partent pleines de San Borja. Bon. Retour à San Borja à pieds dans la soirée et le lendemain, on achète nos tickets, comme tout le monde, bien cher ! 130 bolivianos pour 240 km. Mais on comprend bientôt que le voyage n'est pas de tout repos : c'est selon les nuages. Départ le matin à 9h. Malchance : une belle pluie tombe vers midi, et nous passerons pas moins de 4h sur un tronÇon d'1 km... de BOUE ! des files de camions, voitures.... on sort l'unique pelle, on arrache des herbes pour les placer devant les roues, on pousse les voitures... les photos parleront d'elles même ! On arrive à la nuit à Trini, boueux, crasseux, fatigués !

    Beni

    Louis couvert de boue après avoir poussé

    Beni

    Arbre bouteille à Trinidad

     

    Ici, c'est le royaume des motos et leur ballet incessant autour de la place principale est... usant !

    e solei

    Couché de soleil à Trinidad


    Photos et cartes la prochaine fois... à Santa Cruz la connection sera forcément meilleure !


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  • Commentaires

    1
    tatige
    Mercredi 18 Avril 2012 à 09:23

    bon, apparemment les chichas font de l'effet: Louis cause perroquet, les caimans se transforment en dauphins roses et les oiseaux aboient...... Finalement même sans les photos on vous y voient un peu ... sans y être , dans Apocalypse Now...Les loulous dans la benne, les loulous face aux caïmans, les loulous chez les indiens, les loulous  en pirogue, les loulous sous la douche...... Attention aux bestioles.. Ils ne connaissent pas un répulsif local les Chimanes? Cuidado et buen camino

     

     

    2
    Mamuche
    Mercredi 18 Avril 2012 à 22:47

    Finalement les hauteurs fraiches étaient plus save! Je vous espère bien douchés, récurés, épouillés, démoustiqués, revigorés. J'ai vu un reportage sur cs dauphins roses il y a peu, c'est troublant.


    A bientôt par photos, bisous

    3
    le prohete
    Mercredi 18 Avril 2012 à 23:21

    mode beni hill quoi

    4
    Pipiou Profil de Pipiou
    Samedi 21 Avril 2012 à 15:39

    Coucou,
    Bien contente de voir que les surprises sont quotidiennes ! Youpi !
    Bisous

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    5
    simoustine
    Mercredi 25 Avril 2012 à 09:00

    Et toujours vos sourires ! Vous faites face avec humour aux aléas et aux "allez ha !"... Le voyage dans la moëlle !


    J'admire, bravo !

    6
    Biture
    Mercredi 25 Avril 2012 à 11:21

    Lousi n'a pas pu s'empécher de draguer un perroquet... seul espèce vivante sur terre assez stupide pour se laisser séduire par Louis...

     

    7
    Seb P.
    Mercredi 25 Avril 2012 à 18:22

    Louis, tu aurais du faire comme en Roumanie : creuser des canaux avec ton opinel pour évacuer l'eau :)

     

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